samedi 25 janvier 2020

L'Astrolabe en vue!

L'Astrolabe, notre navire ravitailleur est arrivé sur base dimanche matin, il y a une semaine et est reparti mardi après-midi.
Il était annoncé dans la nuit de samedi à dimanche mais en raison de la présence de packs, il a dû ralentir sa progression, nous l'avons d'abord à la radio à 6h50 puis aperçu au loin, surgissant derrière un iceberg à 7h00. J'étais cette nuit là de surveillance à la centrale électrique, je regardais régulièrement la mer pour surveiller l'arrivée du bateau et être le premier à l'apercevoir. Je ne l'ai l'ai aperçu qu'au petit déjeuner, mais j'ai pu admirer la Lune entre les nuages et le glacier, ou le lever de soleil sur les restes de banquise en mer entre temps.




Je me suis bien régalé, surtout en ce mois de janvier exceptionnel au niveau de la mauvaise météo: tempête Aurore avec rafale de vent à 184km/h max, 15 jours avec chute de neige, déficit d'insolation à des niveaux records... Difficile de vous montrer ça en photo, une vidéo serait plus parlante. J'étais dans mon atelier au plus fort des rafales, le bâtiment entier tremblait, les outils accrochés au mur jouaient une petite mélodie. Il n'y a pas eu de dégâts matériels et seulement quelques glissades sur les passerelles.




Heureusement, pour les deux jours de présence de l'Astrolabe, nous avons eu une météo tout à fait clémente.
Avant d'aller me coucher pour me remettre de ma nuit de surveillance, j'ai regardé l'arrivée de l'Astrolabe, avec la plupart des hivernants, avant qu'il ne pénètre dans l'après-midi dans l'Anse du Lion pour se mettre contre le quai provisoire installé par l'équipe logistique la semaine précédente.


Le bateau n'est pas venu nous voir pour faire du tourisme et des belles photos: des hivernants et campagnards d'été de Concordia arrivés par avion ont embarqué, 4 hivernants de la TA69 et certains estivants de DDU ont repris la direction d'Hobart pendant que quelques habitués arrivaient pour finir la saison.
Le déchargement des conteneurs a commencé dès dimanche après-midi jusqu'à tard dans la soirée, effectué par l'équipe logistique et la Marine. Ce travail a continué jusqu'au mardi matin, quelques heures avant l'appareillage. Des matériaux pour les chantiers, des vivres, des véhicules, des carottes de glace forées sur le continent, du matériel scientifique, du kérosène pour l'hélicoptère et des déchets ont été soit débarqués soit embarqués sur le bateau, tout cela pour DDU ou Concordia.


400m3 de SAB (Special Antarctic Blend), gasoil spécial adapté au grand froid ont été également transféré. J'ai participé à cette opération toute la journée du lundi, convoqué à 7h30 devant le bateau. On m'avait prévenu que la tâche n'était pas du tout intéressante et consistait à passer la journée à surveiller un tuyau de 350m. J'ai donc prévu le coup en prenant dans mon sac du ravitaillement, de quoi m'occuper et un siège qui trainait à l'atelier. La journée a très mal débuté: j'ai commencé par mettre le pied (jusqu'à la cuisse) à l'eau en traversant les 50 mètres de banquise pour aller sur la piste du Lion. Heureusement, Paul, qui m'accompagnait avait une paire de chaussettes et de chaussures à la même taille dans son sac. Je me suis changé vite fait, car même si l'on est en été, avec de l'eau à -1.8°c et du vent, je ne faisais pas le malin. J'ai de suite filé à l'atelier de la piste du Lion pour mettre ma botte devant le décapeur thermique pour la sécher.
Mon poste de travail
J'ai ensuite été assigné avec Pascal, plombier, devant une pompe intermédiaire, entre le bateau et les cuves. Sauf qu'il y a eu des problèmes: les pompes du bateau étaient trop puissantes pour la conduite installée (alors que le système fonctionnait les autres années) et la pompe intermédiaire avait un problème électrique... Donc à midi il n'y avait que 100m3 de transféré. Pendant le repas de midi (que j'ai pris sur le bateau), Christian, plombier en charge de l'opération fioul, a décidé de doubler la conduite et de ne plus se servir de la pompe intermédiaire, pour diminuer les pertes de charge, la pression et pouvoir augmenter le débit. De cette manière, nous avons pu atteindre un rythme de croisière de transfert de 55m3/heure, ce qui était conforme aux prévisions, tout en ne consommant pas les 11 kW de la pompe intermédiaire. J'ai donc passé l'après midi à discuter, presque au soleil puisque mon poste était supprimé.
Vers 17h30, la cuve de l'Astrolabe était vide, nous avons donc attaqué le vidage et le rangement des tuyaux. Comme il y avait deux fois 350 mètres de diamètre 65mm, il restait plus de 2m3 de carburant dans les conduites. Avec un compresseur puissant et un jeu de vannes, tout a pu être soufflé dans notre réservoir. Pour finir, nous avons vidangé le tout en levant le tuyau en direction de la cuve finale. Nous avons commencé à la main puis comme nous sommes faignants, nous avons fini avec le pick-up, en faisant passer le tuyau sur le toit. Ce n'était pas une journée très physique mais le manque de sommeil du week-end mais s'est fait ressentir le soir et j'ai écourté la soirée partagée avec les marins sur la base.



Vidange du tuyau




4 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour les photos on se rend compte du travail que tu fais gros bibis mon bastoune

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  2. Super les photos. La lune est à l inverse de nous, ça se confirme.
    Gros bisous.

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  3. On ne se lasse pas de ces magnifiques photos et de tes commentaires, gros bisous.

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  4. Avec Yanis et Lenny on se régale en suivant tes aventures!!! <3 bisous!!!

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