lundi 5 octobre 2020

Retour et record

 J'ai appris dernièrement ma date de retour à la civilisation. Je vais normalement partir d'Antarctique par la deuxième rotation de l'Astrolabe, sur R1. Le départ se fera donc aux alentours du 17 décembre, pour six jours de bateau et deux jours d'avion.  Je devrai être de retour au pays entre Noël et nouvel an. Je rentrerai directement en France car les perspectives de vacances en Océanie ou ailleurs ne sont pas réjouissantes et risquent de me ruiner en frais de quatorzaine ou de transport. Nous aurons déjà la chance de ne pas être obligé de rester deux semaines confiné en Australie. J'aurai aimé faire une longue randonnée en Tasmanie ou en Nouvelle-Zélande, je reviendrai peut être un jour.
J'avais demandé à partir au maximum sur R2 mais R1 me convient tout à fait. Je serai accompagné sur le bateau de la seconde moitié de la mission (la première partant à R0), c'est une bonne chose pour pouvoir décompresser et passer le temps sur l'Astrolabe.
J'aurai fait mon temps ici, un poil plus qu'une année et il sera temps de passer la main à Mickaël, mon successeur, qui arrivera sur R0 (mi-novembre), qui pourra avoir une passation de consigne un peu plus longue que celle dont j'ai bénéficié l'an dernier. Je vais pouvoir ensuite prendre des vacances bien méritées et essayer de me réadapter à une société qui a bien changé en mon absence.

Notre dernier mois d'hivernage a débuté jeudi sous la tempête Susie, qui nous a bien secoué. En effet nous avons battu plusieurs fois notre record de rafales de vent avec en matinée une pointe à 195km/h et d'autres pointes au dessus de 190km/h. Les 184 km/h de la tempête Aurore, datant de janvier dernier, ont été battu après neuf mois en tête du classement. Le vent moyen à 120km/h la place en quatrième position.
Il était vraiment dangereux de se déplacer entre les bâtiments. En allant à mon atelier le matin, je suis tombé à la sortie du séjour et heureusement qu'il y avait une corde pour que je puisse me rattraper car sinon je glissais sous le bâtiment... Quelques mètres plus loin, j'ai encore failli finir par terre dans les escaliers de la passerelle. En retournant au séjour plus tard, je devais me tenir à 45° contre le vent pour avancer.
Heureusement je m'étais prévu du travail à l'atelier et j'avais approvisionné quelques jours avant un stock de panneau pour que commencer un meuble de rangement pour la météo. 


Un phoque prenant le soleil

Nous profité de la nouvelle banquise avant la tempête pour ressortir les vélos et les patins à glace. En effet, avec une épaisseur de quarante centimètres, elle était largement praticable sans véhicules. L'absence de neige a préservé la glace quasiment parfaitement lisse et nous a permis de bien nous amuser. 

Pendant 1h30 après le travail, c'était l'occasion de sortir et en vingt minutes nous étions aux abords des îles Curie alors qu'il faut presque une heure pour l'atteindre à pied. J'avais vraiment envie de partir loin pour explorer. Mais c'était déjà incroyable d'être ici, à rouler à proximité des manchots empereurs, d'apercevoir un phoque avec le soleil couchant et d'avoir un terrain de jeu aussi lisse et parfait. Mais malheureusement, les chutes de neige de ces jours ont "pourri" le terrain et la polynie se rapproche au fil des tempêtes et des vagues. L'iceberg tabulaire au pied duquel nous marchions au mois d'août a maintenant les pieds dans l'eau et la mer est maintenant à six kilomètres de nous.

L'eau libre au loin


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4 commentaires:

  1. wahou, le ton change, ça doit faire bizarre d'apprendre la date de retour !

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  2. C'est vrai ça doit te faire bizarre la date de ton retour arrive à grand pas tu vas laisser ce beau paysage derrière toi tout ce que tu as fais en meubles et te dire que tu ne reviendras pas bisous à bientôt bastien

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  3. Merci Bastien pour ces nouvelles photos toujours aussi belles. Votre blog passionnant nous a fait vivre votre aventure durant tous ces mois. Nous avons tous voté pour votre blog ! Nous avons également apprécié de découvrir votre métier passionnant de menuisier loin des idées reçues. J'ai particulièrement aimé vos tabourets de bar, originaux et raffinés. Profitez bien des derniers mois. La fin de l'année approche à grands pas. Vous rentrez en même temps que notre fils. Je vous laisse deviner de qui il s'agit.

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