L'été arrive doucement et la faune a bien changé en une semaine. En quelques jours, après les dernières chutes de neige, les premiers manchots Adélie, pétrels des neiges, skuas et fulmars sont apparus. Il s'ajoutent à la colonie de manchots empereurs, locataires annuels en bas de la base et aux pétrels géants présents depuis quelques semaines. Avec tous ces oiseaux, le ciel, les falaises et les congères ont commencés à s'animer et de nouveaux bruits sont apparus, nous rappelant l'été dernier ou nous réveillant dans notre sommeil. Un pétrel des neige a retrouvé son trou rocheux à côté de la menuiserie et me salue à chaque fois que je passe devant, et les premiers manchots Adélie sont arrivés hier soir entre le dortoir et le séjour. Malins, ils commencent déjà à préparer leur nid en volant les cailloux de leurs voisins absents. Heureusement, nous n'avons pas encore droit aux odeurs. Les lieux commencent doucement à ressembler à ce que l'on a connu à notre arrivée il y a plus de 10 mois.
La neige de la fin de la semaine dernière a formé de hautes congères. A plusieurs endroits, je me suis retrouvé avec de la neige jusqu'au ventre, à nager en remplissant les bottes et le pantalon de poudreuse plusieurs fois dans la journée. Je crois que c'est la première fois de ma vie où j'en ai eu marre de la neige.
Ce sont tout de même de bonnes conditions pour continuer la logistique pour Concordia. Après les 500m3 de fioul, nous avons pour mission d'amener neuf conteneurs à Prud'homme. Avec à l'intérieur, du matériel pour le carottage de glace, une charpente bois, des motoneiges... Déjà quatre ont été traîné sur la banquise, ce sont donc les cinq restants que nous avons préparé mardi. Le but de l'opération était de récupérer des "bâches" en plastique épais, de poser les conteneurs sur celles ci à l'aide de la pelleteuse et de sangler le tout pour que rien ne bouge sur les six kilomètres de trajet. Puis ils seront transférés sous le beau temps de demain.
Encore un travail de manœuvre pour moi (sangler, décrocher/accrocher les charges, pelleter) mais indispensable pour qu'au bout de la chaîne, les climato-sceptiques puissent changer de discours.
Manutention des conteneurs |
Et dimanche, je suis parti avec Alexis, Pascal N., Malik et Valentin pour un tour à pied près du glacier, derrière l'île Bernard à la recherche de phoques à étudier. Nous sommes maintenant dans la période des naissances, il était fort probable que l'on trouve ces mammifères dans cette zone chaotique. Ils ont besoin de trous dans la banquise pour monter dessus. Et ces trous se trouvent souvent à proximité des îles, icebergs ou dans les rivières (véritables joints de dilatation de la banquise). Mais comme il a neigé fortement dans la semaine, toutes ces zones sont devenues dangereuses, avec une forte probabilité de finir à l'eau en marchant dans un trou masqué par la neige. C'est pour cela que nous nous sommes encordés comme l'on aurait fait pour traverser un glacier en montagne, en plus des habits que l'on portait dans nos sacs étanches pour se changer en urgence. On a tous enfilé les raquettes pour essayer de ne pas s'enfoncer dans les quarante centimètres de poudreuse. Sauf moi... Mes bottes en 46 ne rentraient pas dedans, j'ai forcé un peu et j'ai explosé l'attache. Plus tard, Valentin a eu la même panne que moi... Je me suis donc retrouvé à patauger dans la neige pendant toute la journée, dans un décor magnifique mais pour ne voir aucun phoque dans la zone! Lot de consolation, c'est juste en rentrant sur la base que l'on en a vu un tout près de la piste du Lion.
C'était une belle journée bien sportive en attendant un comptage des phoques sur tout l'archipel dans les jours qui arrivent.
A la recherche des phoques |
Savourez bien ces moments .... la relève arrive bientôt .l avion est entré le Sri Lanka et hobart .le bateaux vient de partir de la réunion .ça sent le retour !
RépondreSupprimerDéjà ça passe vite profite de ces bons et beaux moments gros bisous ma bastien prend soin de toi
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