jeudi 17 septembre 2020

La tempête Francois nous joue des tours

 Il a soufflé très fort entre dimanche 13 et lundi 14 septembre. François est notre deuxième plus grosse tempête depuis que nous sommes ici (vent moyen sur 10 minutes de 123km/h et rafale à 177km/h). Les bâtiments ont bien tremblé, pas facile de dormir.

Pour l'anecdote, François et Michel, qui sont nos deux plus forts coups de vent, sont aussi nos deux prévisionnistes de Météo-France. On pourrait commencer à penser que le tirage au sort des noms ou les mesures sont truqués pour s'adjuger les premières places du classement!

Après la première débâcle

 

Nous commençons à nous habituer à vivre pendant les tempêtes tout en nous interrogeant des conséquences de chaque coup de vent aura sur la banquise, les manchots ou les congères. La glace de mer a peu bougé, quelques petites plaques se sont détachées et la nouvelle glace formée s'est recassée mais tout cela était prévisible après une petite semaine de regel. Avec les basses températures de cette semaine, (en deçà de -20°c) la glace commence déjà à se reformer.
Le plus gros problème est venu des congères. La dizaine de centimètre de neige tombée pendant le coup de vent associé à un vent ayant une direction inhabituelle a créé un enneigement problématique.
La porte principale du séjour et les fenêtres se sont s'est retrouvées bloquées sous deux mètres de neige alors qu'habituellement la neige s'accumulait un peu en retrait de ces ouvertures. Après deux heures de pelletage, à 5-6 personnes, la porte était ouverte pour le lundi midi.

La joie de Corentin



 Le clou du spectacle fût la dameuse Kässbohrer ensevelie sous 1.8m de neige dure comme du béton. Comme nous n'avons pas de moyens mécaniques pour creuser, il a fallu s'armer de force, de courage, de patience et de pelles solides pour dégager petit à petit l'engin avec l'aide de toutes les bonnes volontés. 


Création de la rampe de sortie

 Le début était plutôt "facile": creuser autour. Mais la suite était plus délicate: il a fallu déneiger le moteur, l'intérieur des chenilles de 120 cm de large, l'intérieur de la cabine (avec 170km/h de vent, rien n'est étanche), les flexibles de la lame... le tout à la pelle, à la truelle, au grattoir, à la soufflette. Et avec un vent de 60 km/h et -20°c. une partie de plaisir. Nous avons aussi dégagé une rampe pour que l'engin puisse s'extraire de son trou. Pour cela, nous avons sorti la fraise à neige qui a servi à dégager les morceaux de neige tassés par le vent, que nous devions d'abord labourer à la main. Sinon la fraise ne pouvait s'attaquer à une neige aussi dure.

Ouverture du capot


Au moment de démarrer, Corentin s'est rendu compte que le démarreur nous avait lâché... Suite à un autre problème, le capot moteur de l'engin ne se levait pas. Nous avons essayé d'accéder par le dessous de la machine en creusant une fosse mais l'accès pour réparer était impossible. Il ne restait plus que la grue du tracteur Challenger pour soulever le capot. Pour cela il a fallu ensuite déneiger le Challenger pour le bouger de son trou: il était beaucoup moins coincé que la dameuse mais nécessitait que le dessous du châssis soit dégagé. Ensuite Corentin et Pol ont pu lever le capot du Kässbohrer, filer à Prud'homme pour chercher la pièce de secours, la remplacer pour enfin pouvoir démarrer! Il a fallu repelleter une dernière fois pour décoller les chenilles pour qu'après 48 heures de combat la bête sorte de son trou et que la préparation des transferts de gasoil puisse reprendre son cours. Fin de l'opération Käss-bonbon.

Opération réussie

Heureusement que nous n'avons pas de neige aussi dure en France parce que le pays serait paralysé en hiver. La neige tassée par les tempêtes glaciales nécessite plus des outils de terrassement que de déneigement: pelle en acier carrée ou de maçon, et la guillotine made in DDU: une lourde lame au bout d'un manche.

Les outils de terrassement-déneigement

La banquise se reforme


Le soleil avec un parhélie

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