Le moindre relief créé une congère en peu de temps et tous les trous sont vite bouchés donc inutile de se casser le dos à creuser des tranchées. On privilégie l’aplanissement de la neige. C'est pour cela que samedi matin 8 heures, nous avons pris les pelles pour disperser la neige à côté de l'entrée principale du séjour et limiter l'enneigement devant la porte. Pendant plus d'une heure et demi, on a étalé plusieurs mètres cube de neige. On n'a pas eu froid!
Les températures sont bien remontées ces derniers jours -4°c, contrastant nettement avec la mi-juin et les -25°c... On pourrait penser que la vie est plus simple avec des températures plus douces mais je trouve que cela nous cause plus de problèmes. Une sorte de neige/pluie verglaçante est tombée, englaçant entre autres les passerelles entre les bâtiments et les transformant en patinoires et déposant une croûte de glace sur la neige fraîche, juste ce qu'il faut pour m’embêter pour skier. J'en ai quand même profité pour aller voir les manchots et profiter du lever de soleil avec une colonne lumineuse (Wikipédia vous expliquera ce que c'est).
L'approvisionnement du chantier du BT/Météo est également dépendant de la météo. Je dois aller chercher des matériaux pour finir le sol et les cloisons et transporter des déchets mais tout est stocké sur la piste du Lion dans des conteneurs. Il faut donc trouver le bon créneau pour traverser la banquise avec les véhicules, sans trop de neige ni trop de vent. La dernière fois, des panneaux de bois se sont envolés de la benne du Morooka suite à des rafales de vent catabatique... Je voulais y aller lundi mais le bulletin météo annonçait du vent à 70km/h. J'ai donc tenté dimanche après-midi, pour ne pas me retrouver à l’arrêt.
J'ai demandé à Loïc de venir m'aider. La première difficulté était déjà de rejoindre la route, le Morooka pataugeait dans la poudreuse fraîche. Une fois sur la banquise, nous devions longer l'île des Pétrels, pour se tenir le plus loin possible de la colonie de manchots et traverser le chenal du Lion, pour monter sur le quai où l'Astrolabe s'amarre et monter sur la piste du Lion. Tout s'est bien passé jusqu'à ce que j'essaie d'accéder au quai. Avec la pleine lune et les grosses marées, de l'eau de mer est remontée au dessus de la banquise par les fissures le long des îles. La neige a été imbibée d'eau et je me suis planté dedans et l'avant du véhicule s'est enfoncé de trente centimètres... J'ai tenté la marche arrière, sans succès, les chenilles ne faisaient que creuser. Heureusement, l'arrière était toujours sur la glace dure. Il y avait peu de chance que l'on finisse à l'eau puisqu'il y avait sûrement encore un mètre de glace sous les chenilles mais je dois avouer que je me suis bien fait peur. On a été obligé d'appeler de l'aide à la radio, pour que Corentin, Alain et Régis viennent avec des pelles. Nous avons creusé sous les chenilles pour remettre tout à plat et nous sommes montés dans la benne pour ajouter du poids sur l'arrière, retrouver de l'adhérence et sortir du bourbier. J'ai laissé Corentin rentrer le Morooka, sans mes matériaux tandis que je remontais à pied sur la base pour me remettre des émotions.
Corentin pas content (juste pour la pĥoto!) |
Le chantier attendra encore quelques jours puisque la tempête Bastien risque d'arriver les prochains jours. En attendant, je m'occupe avec diverses réparations et petites commandes qui traînaient un peu.
Les manchots couvent et les premières éclosions ont eu lieu mais les petits se cachent. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire