mardi 5 mai 2020

Encore du travail et de la promenade...

Le mois d'avril a été bien rempli, la première tranche de travaux de rénovation du Bureau Technique m'a bien occupé. La pose de 90 m² de plancher, de 26 mètres linéaires de cloison en sapin/liège, d'une porte coulissante et de huit rideaux occultants de fenêtre n'ont pas été de tout repos. Il me reste les portes de communication et le parquet à poser, mais je dois attendre que Cédric et Valérian, les électriciens aient fini leur installation. L'armoire électrique sera changée cette nuit.
La bande des électros


Cloisons, porte coulissante, rideaux et plancher, le compte est bon
En attendant j'ai commencé à fabriquer des meubles de rangement définitifs qui permettront également d'aider au déménagement de tous les dossiers et archives qui sont actuellement stockés dans une autre pièce du bâtiment. Nous n'avons quasiment pas de place supplémentaires sur la base pour l'utiliser en tampon le temps de la rénovation, ce qui nous oblige à diviser les travaux en trois phases et attendre la fin de chaque avant de commencer la suivante. Il y aura sûrement de quoi s'occuper jusqu'à la fin de l'hivernage.

Comme j'avais bien travaillé, je me suis permis de me prendre un jour de repos le 30 avril. Je suis allé aider Charlène, chimiste glaciologue, en compagnie d'Alain, d'Antoine, de Luc, de Pascal et de Valentin. Nous sommes allé autour de la base Prud'homme pour ce qui est appelé ici "la manip' H". Le but est de mesurer la hauteur et l'inclinaison d'une centaine de piquets en bois ou en plastique, plantés dans la glace vive, avec une forme de H vu du ciel. Rien de dangereux (crevasses, fortes pentes) tant que l'on porte des micros crampons aux pieds.
Mesure des piquets sur la glace vive

Mesure des piquets
Mais avant toute chose, il a fallu marcher cinq kilomètres pour arriver à Prud'homme, au lever du jour et sans vent, on ne va pas se plaindre.
Armés d'un mètre à ruban nous nous sommes divisés en deux groupes, ceux qui connaissaient la procédure et les novices, dont je faisais partie.
Le but de ces mesures mensuelles, est de connaître la quantité de neige accumulée et d'étudier le mouvement de la glace au fil des années. Il serait peut être encore plus parlant d'aller sur le glacier l'Astrolabe, mais pour des raisons évidentes de sécurité, l'accès est interdit en hiver. Il n'est étudié qu'en été par des scientifiques formés aux techniques d'alpinisme et aidés par l'hélicoptère.
Pique-nique (photo Valentin Depoisier)

 A midi nous nous sommes "réfugiés" dans la salle à manger de la base Prud'homme pour manger un bout. Mais je ne suis pas sûr que c'était une excellente idée: le chauffage est coupé depuis plusieurs mois, je pense qu'il faisait plus froid à l'intérieur qu'à l'extérieur, -17°c. Mon sandwich avait gelé au fond du sac, la prochaine fois je le garderai dans la veste. Après ce repas rafraîchissant (j'avais franchement froid aux pieds et aux mains), on s'est attelé au déneigement de la chaudière pour se réchauffer un peu. Même si elle est situé à l'intérieur, la neige soufflée par les tempêtes à travers les aérations l'a recouverte complètement Pascal voulait récupérer le brûleur pour ne pas qu'il s’abîme. On a chargé la pièce dans la pulka pour révision et stockage en attendant le remontage en fin d'hivernage.
"Doit faire chaud hein?" comme on dit en Antarctique


Heureusement, le chemin du retour dans l'après midi m'a permis de bien me réchauffer. Même en étant bien habillé, il ne faut pas rester sans bouger.
Fin de manip' (photo Valentin Depoisier)

J'ai réussi à récupérer une combinaison intégrale "Concordia", d'occasion, adaptée aux très grands froids que je mets pour aller prendre des photos d'aurores australes et de la Voie Lactée, comme ce matin, aux alentours de 5h, -23°c nouveau record de 2020. J'arrive à tenir 1h30 dehors en statique sans trop de vent avant que mes pieds et mes mains ne me fassent trop mal, même avec des sous gants et des moufles, deux paires de chaussettes.
Voie Lactée et petite aurore ce matin
Je n'avais pas vu d'aurores depuis plus d'un mois, entre la mauvaise météo, la flemme de se réveiller en pleine nuit et l'absence de phénomène certaines fois. Les nuits plus longues vont permettre de profiter plus facilement sans se lever trop tôt.



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