samedi 21 mars 2020

Des phoques et de la neige



Samedi dernier,  avec Antoine, Malik et Luc, j’ai accompagné Alexis, biologiste, dans le but de transponder des phoques de Wedell.  Nous devions donc immobiliser ces grosses bêtes dans le but de leur implanter sous la peau une puce de reconnaissance unique, dans le même style que celle utilisées pour les animaux de compagnie. Avec ce moyen de reconnaissance, des comptages et des études sont faites chaque année pour mieux connaître cette espèce peu étudiée en Antarctique.

Nous sommes partis à cinq car ce n’est pas simple de capturer ces bébés de 350kg. Pour éviter d'attraper un individu déjà équipé, nous avons fait un test de lecture de transpondeur avant toute intervention. J’ai ensuite fait des photos des ventres de chaque phoque dans le but de pouvoir les reconnaitre juste grâce aux tâches sur leur pelage et d’arrêter les captures dans quelques années.
Avec le capteur de puce
 Après la séance shooting photos, la séance de sport a commencé. Nous devions faire rentrer le phoque dans un cerceau avec un cône en tissu, percé au bout pour pouvoir respirer, et comme il est peu coopératif et assez vif pour esquiver, cela peut prendre un peu de temps et beaucoup de tentative avant de toucher au but. 
Ils savent se défendre
Une fois la tête rentrée, très vite, il fallait tirer la capuche, souvent de toutes nos forces, pour le glisser jusqu’au fond sans abimer les deux nageoires latérales puis s’allonger sur la bête pour qu’elle ne bouge plus. Après cette opération, Alexis transpondait au niveau de la queue, mesurait la longueur de chaque individu (environ 2.20m) puis notait le sexe sur son calepin.  
Immobilisation
Puis transpondage
 Après tout cela, nous relâchions les phoques sans dommages. En presque quatre heures de temps, nous en avons contrôlé une quinzaine puis transpondé cinq, cela peut paraitre peu, mais entre le temps de transit et le temps de capture, cela nous a bien occupé l’après midi, et nous étions heureux de retrouver le canapé le soir.

Je n'ai pas eu le droit à ma puce

Et cet après-midi, j’ai enfin pu ressortir les skis ! Trois mois qu’ils me regardaient dans un coin de l’atelier. Il a bien neigé vendredi, avec du vent, ce qui a formé des grosses congères (jusqu’à deux mètres de hauteur devant une porte du séjour). Je suis sorti avec Alain et on est resté sur l’île des pétrels pour ne pas s’aventurer sur la banquise le lendemain d’un jour de neige, pour des raisons de sécurité.

Alain en plein effort
Je retrouve les bonnes sensations
On dirait les grands espaces mais on est resté sur 1 km²!

 On a fait presque le tour de l’île et on a trouvé quelques pentes skiables, cinq ou six virages telemark maximum mais sur une neige poudreuse de première qualité mais quelques cailloux, sous l’œil des manchots empereurs qui commencent à arriver. Mes skis avec semelle en écaille s’avèrent un choix judicieux pour cette succession de montée et de descentes courtes. Ça m’a fait du bien de me bouger autrement que dans la salle de sport, de s’aérer. Je vais sûrement refaire un tour demain !


Les premiers empereurs au coucher du soleil

3 commentaires:

  1. Bonjour il me semble qu'il y a un autre skieur avec vous ! Valentin 🤭 de la part de sa maman ! Vos photos sont magnifiques

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  2. On a le temps de regarder ces belles photos.....confinement oblige ! Un vrai régal.

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  3. Je confirme, ça fait du bien de lire tes billets en ces temps d'enfermement !

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