vendredi 13 décembre 2019

La traversée

Nous avions rendez-vous à 8h, dans les locaux de l'Australian Antarctic Division le lendemain.  Nous nous sommes donc tous retrouvés, passagers francais et australiens, dans un grand hangar. Les logisticiens australiens étaient très bien organisés, ils ont pesé puis pris en charge nos sacs pour qu'on les retrouve plus tard dans nos chambres. Ils nous ont aussi attribué une adresse mail et la façon de téléphoner, via une appli smartphone. Je n'ai utilisé rien de tout ca, ce n'etait pas tres simple pour moi (et cela fait du bien de se couper un peu du monde). Nous avons ensuite tous enfilé un gilet fluo, pour traverser les 200 mètres de quai, à fond la sécurité!
Sur le bateau, nous avons eu droit à une conférence sur la vie à bord: alcool interdit (j'ai planqué la gourde de gentiane), repas entre 7-8h, 11h30-12h30 et 17h30-18h30 (juste à l'heure pour regarder question pour un champion avec une tisane!), les zones accessibles sur le navire. Le capitaine nous dit également qu'il ne sait pas encore où l'on va! Macquarie ou DDU en premier? La météo décidera dans la soirée, au moment  de sortir de la baie d'Hobart.
Ensuite, rendez-vous sur le pont arrière avec notre sac de dotation pour l'exercice d'évacuation, on visite les radeaux de sauvetage avec nos gilets de sauvetage, c'est convivial! On essaie la collection automne-hiver des combinaisons étanches, on doit pouvoir survivre une dizaine d'heures au moins avec. En espérant qu'elles restent dans les placards...
Dans les chambres, on retrouve nos bagages et nos sacs de dotation: c'est Noël avant l'heure, on est habillé pour l'année: Sorel, pulls, vestes, pantalons, sous-vêtements thermiques, lunettes, gants, bonnets et nos charentaises.
Après le déjeuner, rendez-vous avec les douanes pour présenter le passeport. Tout se passe bien, je suis autorisé à partir.
La suite est moins passionnante. A 14 heures précises, le grand départ est donné. On prend la direction plein sud pour quitter la baie. Vers 18 heures, on apprend que l'on n'ira pas à Macquarie Island, l'île sera ravitaillée sur le chemin du retour. Au début je suis déçu, on manque la chance de découvrir une faune que l'on n'aura pas la chance de découvrir en Antarctique. Mais après quelques jours de mer, je suis bien content que l'on écourte le voyage. Je résiste un peu au mal de mer, mais le bateau bouge beaucoup tout de même. Il est difficile de dormir ou d'organiser des activités. Mon estomac me dit de ne pas lire ou regarder mon ordinateur. Bref ce n'est pas la fête.
La sieste du mardi après-midi, au soleil sur le pont du bateau, viens briser la monotonie. 4 heures passées à l'extérieur me donneront des jolis coups de soleil sur le bout du nez. Le lendemain est moins rigolo avec des creux de 6 mètres et un repas rendu aux poissons...
Le jeudi matin, dans le brouillard, enfin une tache apparait sur l’écran radar du bateau. Tout le monde se met à guetter notre premier iceberg, puis au loin on commence à deviner une tâche légèrement différente du ciel gris. On se retrouve à quelques centaines de mètres d'un beau bébé d'environ 1,5 km de long. C'est impressionnant et majestueux. Et enfin l'on voit quelque chose à l'horizon après 4 jours de mer sans croiser une terre ou un bateau, seulement suivis par quelques albatros et autres espèces d'oiseaux marins.
On ne reverra de la glace que le soir avec d'abord d'autres bergs puis l'entrée dans le pack, résidus de banquise disloquée qui ne posera que peu de problème à l'Aurora Australis et son équipage. On nous apprend également que l'on arrivera sur base le lendemain, vendredi.
J'ai du mal à aller me coucher, tant le spectacle est magnifique, tout le monde est dans le même état d’excitation que moi. Une fois dans le pack, la mer deviens plate comme un lac, et la traversée se transforme en croisière touristique entre glaces, manchots Adélie et baleines.
Vendredi matin, j'ouvre les yeux à 6h, je m'habille vite fait et je file sur le pont. Il commence à faire froid, avec le vent de la mer

Le spectacle est grandiose: le soleil et le ciel bleu sont là, l'on voit des bergs de tous les côtés et petit à petit, le continent apparait. D'abord on croit voir un nuage bas à l'horizon, puis l'on se rend compte que c'est de la glace!
A 11 heures, on effectue un dernier virage pour l'on se retrouve en face de la base. Enfin l'on touche au but!
Le bateau fonce droit dans la banquise, à 1 kilomètre de DDU, pour utiliser la glace comme quai.
Après un formation hélico, un dernier repas à bord, l'on s'envole pour une minute pour atterrir au centre de la base. Après 8 jours de transports, enfin à la maison pour une année!

4 commentaires:

  1. Ah ben voilà ! Dans le vif du sujet ! J'espère que t'as pas pris ton hamac, parce qu'on dirait qu'il n'y a pas beaucoup d'arbres pour en accrocher.
    Sympa de suivre tes aventures. Continue à alimenter le blog.
    Et je croyais que le truc savoyard c'était de mettre des "y" partout, mais on dirait que le "l'" avant les "on" en fait partie ! :D

    RépondreSupprimer
  2. Bravo Pour ton blog bon courage et reste au chaud🐧

    RépondreSupprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  4. Quelle traversée un bon début d'aventure^^
    Les photos sont belles ^^
    Bonjour aux manchots 🐧

    RépondreSupprimer