dimanche 1 novembre 2020

Derniers jours

 En attendant le premier avion, qui devrait arriver "normalement" mercredi 4 novembre, nous continuons logiquement les travaux sur la base. 

Tout le monde est mis à contribution pour accueillir aux mieux nos premiers visiteurs depuis huit mois. Au programme de la semaine qui s'est écoulée: grand ménage du Séjour, nettoyage des chambres inoccupées du dortoir hiver, réouverture du dortoir d'été, déneigement, retour des tables et des chaises pour 65 personnes, continuation de la préparation de la piste d'avion, rangement des ateliers...
A cela s'ajoute mes chantiers, qui ont consisté ces derniers temps à habiller le derniers endroits manquants de finition au Séjour et au BT: cloison de l'évier de la cuisine, poteaux dans le Séjour, dessous de lavabo, tuyaux de chauffage... Pour les poteaux, c'était quelque chose que j'avais envie de faire quasiment depuis le premier jour. Ils ont échappé à la rénovation de 2018 mais commençaient à faire tâche au milieu de la pièce. Juste avant de les recouvrir de Trespa, chacun a marqué ce qui lui passait par la tête au feutre indélébile. De l'art éphémère, qui sera peut être redécouvert dans cinquante ans.



   
Avant-Après
 

Et dans un peu plus de dix jours, le bateau sera également arrivé. Il faudra que je réapprenne à partager ma chambre et mon atelier pour un mois. Ce ne sera d'ailleurs plus "ma chambre" et "mon atelier", je ne serais plus que le locataire de mon successeur.

Avec les températures qui remontent (jusqu'à -1.7°c), la neige et la glace commencent à fondre un peu. A cela s'ajoute les tempêtes du mois d'octobre qui rabotent tout. Avec ce traitement, certaines caravanes du Raid entreposées à Prud'homme n'ont pas appréciées. La glace sous les patins a disparu, ce qui en a déséquilibré une. Une autre a glissé sur une centaine de mètres puis s'est retournée. Les dégâts extérieurs n'ont pas l'air méchants, en attendant que les responsables du Raid inspectent l'intérieur. 


Comme une autre grosse remorque menaçait aussi de glisser, j'ai recruté Antoine pour caler les patins avec les moyens du bord. Nous sommes partis avec un tas de bois qui traînait devant l'atelier, la tronçonneuse, la tarière, la masse et des pieux en ferraille. Le reste, c'est un concentré de French Polar Technology et d'ébénisterie à la tronçonneuse pour éviter que le convoi aille voir ailleurs.

J'ai eu aussi l’occasion de partir avec Alexis, en compagnie de Alain D. et Corentin pour l'aider à finir les comptages de phoque. Nous sommes allés jusqu'aux îles Ifo et Hélène, tout au bord de la polynie. C'était sympa de revoir de l'eau liquide sous forme naturelle, avec le bruit des clapotis et les manchots qui nageaient. 

Le départ (photo Alain D.)

Les manchots adélie à la sortie du bain

Même si nous n'avons pas vu beaucoup de phoques, que les conditions n'étaient pas idéales (-15°c et 40 km/h de vent mais soleil), c'était vraiment un plaisir de faire une dernière grosse sortie avant la fin de l'hiver. Le départ dans la neige soufflée, sans trop voir notre cap était assez magique. Et avec 35 km, c'était notre plus longue promenade. La marche en bottes souples et la déshydratation (limité par le litre d'eau du thermos) n'ont pas aidé à la performance mais les nouveaux paysages nous ont vite fait oublier les problèmes.

Photos Alain D.
 

Nous avons aussi commémoré l'accident d'hélicoptère du 28 octobre 2010. Il y a dix ans, Frédéric Vuillaume, Anthony Mangel, Jean Arquier et Lionel Guignard décédaient lors d'un trajet entre l'Astrolabe et Dumont d'Urville. Cela nous rappelle tous qu'ici la vie est confortable mais peut être parfois dangereuse.


La vue depuis Hélène









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