vendredi 17 avril 2020

Les "corvées"

Nous passons souvent du bon temps sur notre base mais comme nous vivons en communauté, nous avons quand même quelques obligations en dehors de notre travail. Chaque mois, Régis, notre chef de district publie un tableau attribuant certaines tâches à effectuer: service base, quart de jour et quart de nuit.

La plonge
Le service base concerne tout le monde sauf François, cuisinier. Tous les jours, en équipe de trois pendant l'été et de deux pendant l'hiver, nous sommes assignés à la vaisselle, de l'aide à la cuisine, du service des repas et du nettoyage des locaux communs pour la journée. Cela remplace notre journée de travail et revenait toutes les trois semaines en été et tous les 10 jours environ en hiver.
Le séjour
Le programme est aménagé selon les jours de la semaine: nettoyage de la salle de sport le dimanche, des frigos un autre jour, des placards un autre... La journée démarre à 8h30, avec la vaisselle du petit déjeuner, le transfert des poubelles, le nettoyage du sol et des sanitaires du Séjour,  lieu de vie commun, un peu d'aide à la cuisine et mise en place de la table. Le repas, le service et la vaisselle du déjeuner nous occupe jusqu'à 13h30. Quartier libre jusqu'à 16h (pour ne pas réveiller ceux qui se reposent plus tôt). C'est le moment de profiter d'une petite balade ou d'une sieste suivant l'humeur. Puis viens le moment d'attaquer le ménage de notre dortoir hiver, le "42": nettoyage des sols et des sanitaires. En se débrouillant bien, nous avons encore deux heures de pause jusqu'à la mise en place de la table puis le repas de 19h15 et pour finir la vaisselle et le nettoyage de la plonge. Ce n'est pas une journée de tous repos...

La cuisine
Le personnel technique hivernant, dont je fais partie, est également assigné à la surveillance de la centrale électrique, jour et nuit, que nous appelons justement quart de jour et quart de nuit. Ces quarts consistent à relayer les deux personnes qui travaillent à la centrale en dehors des heures de travail. Nous sommes 9 à avoir cette tâche donc cela reviens tous les 9 jours. Un jour nous sommes quarts de jour et le lendemain, quart de nuit. Nous devons être présent soit à la centrale, et éventuellement au séjour, où les alarmes sonnent également. En cas de problème, nous prévenons la personne concernée (plombier, électrotechnicien...).



Les groupes électrogènes

Le quart de jour se passe de 6h30 à 20h00 et commence par un relevé des compteurs d'eau de tous les bâtiments reliés au réseau, dans le but de détecter d'éventuelles fuites et de surveilles les consommations. A 8h, nous devons faire un relevé des pressions et des températures de tous les fluides de la centrale et le rentrer dans la tablette. Ce relevé est effectué dix fois par jour. En plus de cette mesure, seulement à cette heure, nous relevons les compteurs de production d'électricité, d'eau, les niveaux de gasoil et le nombre d'heures de fonctionnement de la chaudière et des groupes électrogènes. Ensuite nous partons travailler. A 13h00, nouvelle mesure puis retour au travail. En fin de journée, on remplace Pascal et Pol, l'équipe de la centrale, jusqu'à 20h. Quand on a de la "chance", on est quart de jour le dimanche et là, c'est le drame: adieu le jour de repos, la grasse matinée, la balade au soleil...

La production d'eau
Le quart de nuit se passe de 20h à 6h30. Le rôle est le même que le jour: surveiller la centrale électrique avec quelques responsabilités en plus. Il y a un relevé des compteurs toutes les deux heures. Nous répondons également au 18, le téléphone pompier pour la nuit. Et il faut préparer le petit déjeuner pour les plus matinaux, dès 5h30. Bien sûr, nous ne pouvons pas dormir ni boire de l'alcool. A partir de 4h du matin, la fatigue commence vraiment à se faire sentir, même avec une sieste de 1h30 en fin d'après-midi la veille.  Nous ne travaillons pas le lendemain. Mais heureusement, il y a l'un des seul ordinateur avec accès internet et cela permet de passer le temps. La nuit reste tout de même longue... Quand le ciel est clair, j'en profite pour faire des photos d'aurores australes.

L'ordi internet de la centrale, compagnon de nos nuits
Heureusement, l'hiver plus calme, avec moins de couverts à table et des horaires de travail plus cool, contrebalance le mois de janvier où je n'ai quasiment pas eu de jours de repos.

Et chers lecteurs, si vous êtes perspicaces, vous remarquerez que je poste un article tous les 9 jours en moyenne: je profite de ma nuit trépidante à la Centrale électrique pour vous raconter ma vie.

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